Swiss athlete acts as agent to North Korean soccer players


Jong Tae-Se at the match of North Korea agains...

Jong Tae-Se at the match of North Korea against Brazil at the 2010 FIFA World Cup

The French news source Le Monde carried an article about a retired Swiss soccer player who maintains ties to Pyongyang via sports. He is even acting as agent to two promising North Korean soccer players. Below in original French. You can get a google translation by going directly to the source.

Football : Messerli, l’agent suisse de Pyongyang

Auteur: Imanol Corcostegui, Le Monde, 3 Avril 2011

Ancien footballeur suisse, Karl Messerli est l’agent de deux footballeurs nord-coréens qui évoluent dans son pays natal. Son histoire d’amour avec le régime de Pyongyang a débuté il y a près de vingt ans.
Avant de devenir agent de footballeurs nord-coréens, Karl Messerli a commencé par faire un peu de tourisme. En 1992, lorsqu’il visite pour la première fois le pays le plus mystérieux du monde, le Suisse, alors âgé de 44 ans, a raccroché les crampons depuis quelque temps déjà. Ancien joueur de Saint-Gall et des Grasshopper de Zurich, meilleur buteur de la Deuxième Division helvétique en 1969, international à une seule reprise, l’attaquant à la carrière modeste est devenu un entrepreneur ambitieux qui fabrique des peluches et des vêtements pour de grosses sociétés comme Skoda ou Swiss.

À la recherche des prix les plus abordables, il atterrit à Pyongyang et découvre une terre qui ne met que quelques heures à le fasciner. “J’ai trouvé ce pays très beau,” déclare-t-il. “Il y a de nombreux lacs, beaucoup de rivières, des montagnes. Un peu comme en Suisse ! Et puis les gens travaillent très bien et les prix y sont deux fois plus bas qu’en Chine.” Messerli commence alors à entretenir des relations d’affaires avec des entreprises locales et fait de la Corée du Nord une de ses destinations favorites.

Pierre Rigoulot, spécialiste du régime, n’est pas étonné : “Il existe quelques liens économiques entre ce pays et l’Europe. La Suisse, en raison de sa neutralité, en bénéficie particulièrement. Les deux nations ont l’habitude de se côtoyer : Kim Jong-un, le fils de Kim Jong-il, a par exemple suivi une partie de sa scolarité à Berne, en toute discrétion.”

DES FOOTBALLEURS PARFAITS

Comme un ancien footballeur ne quitte jamais le rectangle vert des yeux bien longtemps, Messerli se met à s’intéresser aux installations sportives locales, observe les joueurs et rencontre les personnes qui comptent. À l’époque, la Corée du Nord vient tout juste d’adhérer à l’ONU et excite la curiosité de la planète entière. En matière de ballon rond, le pays a marqué les esprits une trentaine d’années auparavant. En 1966, lors de l’édition anglaise de la Coupe du monde, les joueurs nord-coréens réussirent un parcours exceptionnel. Une victoire contre les doubles champions du monde italiens suivie d’un quart de finale rocambolesque, dans lequel ils menèrent 3 à 0 face au Portugal avant de finalement s’incliner 5 buts à 3. Un exploit unique pour une nation qui retrouve ensuite l’anonymat footballistique, n’exporte aucun de ses joueurs et n’échange avec l’extérieur que lors des rares visites des instructeurs de la FIFA.

L’entrepreneur suisse s’engouffre dans la brèche et persuade les dirigeants de la Fédération de foot de chambouler leurs habitudes. “Je me suis tout de suite dit que les Nord-Coréens étaient des joueurs de football parfaits car ils peuvent faire ce qu’ils veulent avec un ballon. Mais ce n’est pas suffisant : il faut aussi avoir le sens du jeu. Et les Nord-Coréens n’ont aucune expérience. Ils ne jouent qu’entre eux, dans un système tactique unique. Mon idée, c’était de faire venir de jeunes footballeurs de là-bas en Suisse. Ce fut un travail terrible de convaincre la Fédé, il a fallu les persuader que c’était la meilleure façon de renforcer l’équipe nationale.”

Le travail de lobbying met une bonne dizaine d’années à porter ses fruits. Le temps de venir à bout des réticences locales mais aussi de trouver une formule susceptible de mettre d’accord un régime stalinien et des clubs occidentaux rompus au foot-business. “La circulation des footballeurs ne peut se faire que si ceux-ci n’ont plus de contrat en Corée et peuvent venir en Europe gratuitement. Mais, si le joueurs est transféré dans un autre club à l’issue de sa première expérience, la Corée du Nord touchera une part des indemnités de transfert au titre de la formation.”

SA FEMME LEUR DONNE DES COURS D’ALLEMAND

En 2008, Kim et Pak sont les premiers à tenter l’expérience et signent au Concordia Bâle. Puis c’est Wil, un autre club de Deuxième Division suisse, qui prend le relais lorsque le Concordia fait faillite. Aujourd’hui, Kim Kuk-jin et Cha Jong-hyok, défenseur droit titulaire lors du dernier Mondial, foulent chaque semaine les pelouses du championnat helvétique. Avec la star Jong Tae-se, qui joue à Bochum, en Allemagne, ils sont les seuls footballeurs nord-coréens à s’aventurer en Europe de l’ouest. Et Axel Thoma, l’entraîneur de Wil, ne boude pas son plaisir : “Ce pays est un vivier dans lequel un club modeste comme le nôtre peut puiser. Ces joueurs ne vont pas aller au Bayern Munich ou au PSG ! Et ils ne nous coûtent presque rien.” Trois mille cinq cents francs suisses (2 700 euros) pour Kim, 4 500 (3 500 euros) pour Cha.

Messerli, qui ne gagnera de l’argent qu’en cas de revente de ses poulains à une autre écurie, bichonne ces footballeurs pas comme les autres. Sa femme, avocate, leur dispense à l’occasion des cours d’allemand. Lui appelle très régulièrement l’accompagnateur nord-coréen des joueurs, installé avec eux à Wil. Un “ange gardien” qui leur fait des courses, vient les chercher à l’entraînement, surveille leur apprentissage et… envoie à Pyongyang des rapports sur leur comportement. “Il est indispensable pour faciliter leur intégration,” assure Messerli. “Ce n’est pas un agent secret, il est seulement là pour les aider. La Fédération nord-coréenne me fait confiance.”

INDULGENT AVEC LE RÉGIME DE PYONGYANG

Lorsqu’il s’agit de parler politique et diplomatie, l’aimable moustachu au regard bleu perçant, aujourd’hui âgé de 63 ans, est aussi généreux en sourires qu’il est avare de mots. Le régime de Kim Jong-il, il le défend amicalement : “J’essaie de comprendre. Cent mille soldats américains stationnent en Corée du Sud. Pourquoi sont-ils là ? Ce sont toujours les Etats-Unis qui débutent les guerres.” D’un revers de la main, Messerli balaie toutes les polémiques. Et si Kim et Cha décidaient de s’enfuir ? “Avant la Coupe du monde, l’équipe nationale a voyagé dans le monde entier. Les joueurs auraient pu s’échapper s’ils l’avaient voulu.” Des membres de la sélection ont-il été envoyés dans des camps de travail après le Mondial, comme le dit la rumeur ? “C’est impossible : si vous les mettez en prison, il n’y a plus d’équipe nationale.”

Pour le moment, ce qui préoccupe Messerli, c’est de faire prospérer sa nouvelle activité d’agent de footballeurs. Depuis quelques mois, le Suisse essaie de convaincre les clubs de son pays de s’attacher les services de quelques joueurs nord-coréens mais également européens, avec qui il travaille. Il s’esclaffe : “Ce n’est pas très différent d’être l’agent d’un joueur nord-coréen et d’un Italien. C’est presque le même travail.” Presque.

One Response to “Swiss athlete acts as agent to North Korean soccer players”

  1. Çiva de Gandillac Réalisateur indépendant de documentaires « Magnifyk75's Blog Says:

    […] Swiss athlete acts as agent to North Korean soccer players (vtncankor.wordpress.com) […]


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